Il y a des trajectoires qui respirent le bon sens. Celle de Karamokho Camara en est une. À 18 ans, le solide défenseur central gaucher du Dakar Sacré-Cœur s’apprête à parapher son tout premier contrat professionnel avec le Havre AC. L’accord est acté avec son entourage, et le jeune joueur est attendu en France cette semaine pour la visite médicale avant signature. Pas mal, pour un gamin qu’on surnomme « Boua » — papa, en bambara. Ça colle à son tempérament: posé, protecteur, déjà un brin patron.
Un profil qui coche beaucoup de cases
- Âge: 18 ans
- Poste: défenseur central gaucher, capable de dépanner sur un côté
- Club formateur: Dakar Sacré-Cœur
- Surnom: « Boua »
Camara s’est fait une place en Ligue 1 sénégalaise avec une maturité qui surprend. Gauchers puissants et propres à la relance, on en cherche toujours. Lui, il a ce mélange de physique et de calme, cette façon de gagner ses duels sans s’énerver. J’ai entendu un coach dire de lui: « Il ne fait pas de bruit, mais il enlève des feux. » L’image est belle, surtout pour un central.
Au-delà de la carte d’identité, son jeu raconte déjà quelque chose:
- Lecture des trajectoires: anticipe bien les ballons dans le dos, coupe les transmissions intérieures.
- Duel au sol: entrejambe souple, tacle latéral propre, peu de fautes inutiles.
- Jeu long pied gauche: capable d’alerter l’ailier opposé ou de casser une ligne vers le 9.
- Première relance: contrôle orienté pour sortir de la pression côté faible.
- Calme émotionnel: reste dans son match, peu friand de gestes superflus.
Une famille branchée football
Le ballon, chez les Karamokho Camara, c’est presque de famille:
- Mamadou Camara joue au FK Sutjeska Niksic (Monténégro)
- Papa Bamory Camara évolue à Ischia (Italie)
- Idrissa Camara, passé par Boluspor en D2 turque, est actuellement libre
Karamokho a été sollicité par plusieurs clubs en Afrique et en Europe. Il a choisi la France pour poursuivre sa progression. Son rêve est simple et clair: jouer en Ligue 1. Le Havre, pour ça, a souvent la bonne recette.
Cette filiation footballistique lui apporte deux choses essentielles:
- Culture du vestiaire: comprendre tôt les codes, la gestion des temps faibles, la discipline quotidienne.
- Conseils pratiques: choisir les bons pas de côté plutôt que le grand saut trop tôt; accepter la concurrence comme levier.
Pourquoi Le Havre, pourquoi maintenant ?
Le Havre AC sait façonner des défenseurs: exigence sans excès, confiance graduelle, minutes intelligentes. Pour un gaucher costaud avec du jeu long et un premier contrôle propre, c’est un tremplin logique.
- Pour le HAC: un central prometteur, bon dans les duels, marge de progression à la relance.
- Pour Karamokho Camara: un cadre serein, une école de rigueur, et une vraie chance d’atteindre la Ligue 1.
Le timing est bon. À 18 ans, un défenseur central peut encore apprendre sans brûler d’étapes:
- intégration progressive au groupe pro;
- alternance séances ciblées et matches avec la réserve;
- apparitions en Coupe, puis minutes en fin de match;
- responsabilisation sur phases arrêtées (marquage, premier rideau).
Sur le plan tactique, il colle à plusieurs schémas havrais:
- Dans une défense à 4: axe gauche, couverture du couloir, relance vers le latéral montant.
- Dans une défense à 3: central gauche, sorties sur l’ailier intérieur, diagonales longues vers l’ailier.
- Sur CPA: menace au second poteau, écran pour libérer le premier rideau.
Ce qu’il lui reste à polir
Personne n’arrive complet à 18 ans. Les axes de progression sont identifiés:
- Vitesse de hanche sur les appels croisés d’attaquants rapides.
- Jeu aérien offensif: meilleur timing pour convertir les corners.
- Communication: commander la ligne haute, ajuster le hors-jeu, guider le 6.
- Gestion du carton jaune: rester agressif sans se mettre en danger.
Un travail spécifique avec le staff du HAC peut accélérer ces points: ateliers d’appuis, vidéo sur les corps orientés adverses, répétitions de relances sous pressing, micro-cycles de musculation fonctionnelle.









