Depuis la fin de son aventure au Qatar, Idrissa Doumbia n’a pas vraiment eu le temps de souffler. Deux mois sur le marché, et déjà, ça agite dans tous les sens autour du milieu ivoirien de 27 ans. C’est fou comme certains profils restent attractifs, même en pleine valse estivale du mercato.
Plusieurs pistes, un vrai jeu de dominos
D’abord, le bruit courait sur une possible arrivée en Belgique, du côté du Zulte Waregem. Cela aurait eu du sens : retour en Europe, championnat stable, environnement francophone, retrouvaille avec des repères connus… mais finalement rien de concret ne s’est matérialisé, malgré quelques échanges et des signaux d’intérêt en coulisses.
Ensuite, rebondissement : un retour dans le Golfe ? Deux clubs saoudiens, Al Najma et Damac FC, ont montré plus que de l’intérêt, avec à la clé un beau contrat de deux ans proposé par l’un d’eux. L’argent, la visibilité, un rythme légèrement moins intense, c’est tentant. Sur le papier, l’option saoudienne coche pas mal de cases : salarial, style de vie, compétition en progression. Mais pour un joueur comme Doumbia, qui a encore l’âge de disputer de grandes compétitions et qui n’a jamais vraiment eu de blessure longue durée, l’enjeu sportif pèse aussi.
Mais voilà, il y a toujours ces appels du Vieux Continent, et parfois le marché s’en mêle d’une façon inattendue. Dernière info en date : la Russie entre dans la danse. Le FC Anzhi Makhachkala, prêt à retrouver de l’ambition, regarde Doumbia de près et serait prêt à miser sur son profil. Ce n’est pas la première fois que le club tente ce genre de pari : miser sur des milieux physiques, capables de tenir l’entrejeu, ayant l’expérience des compétitions internationales ou africaines.
À ce stade, le mercato tourne à un vrai jeu de dominos : chaque mouvement chez les milieux défensifs d’Europe de l’Est ou dans le Golfe peut avoir un impact direct sur la suite du dossier Doumbia. Son entourage garde le contact avec plusieurs agents, et son profil circule beaucoup entre les réseaux russes et européens.
Que vaut Doumbia aujourd’hui ?
Sa valeur ? On la chiffre autour de 1,5 million d’euros selon Transfermarkt — pas un “top price”, mais pour un joueur solide, polyvalent, avec de l’expérience portugaise, belge, espagnole et qatarienne, c’est tentant pour beaucoup de clubs à la recherche d’équilibre.
Doumbia, c’est le genre de joueur qui t’apporte une vraie stabilité au milieu et qui ne rechigne jamais sur le pressing ni dans le travail obscur. Capable de gratter des ballons bas, de couvrir ses latéraux, d’allonger le jeu proprement, il a cette discrétion utile qui séduit les entraîneurs. Peut-être moins spectaculaire que certains profils plus médiatiques, mais sur une saison, ce genre de régularité devient précieux pour un collectif qui veut viser plus haut ou éviter les mauvaises surprises.
Niveau statistiques, sans être le joueur le plus décisif devant, il apporte:
- Un taux d’interceptions/pièces gagnées élevé,
- Peu de cartons,
- Une gestion des temps faibles appréciée des coachs,
- Une expérience des grands déplacements (Afrique, Europe, Golfe).
Quelle destination pour la suite ?
La question reste ouverte : retour doré en Arabie ou défi nouveau sous la neige russe ? Difficile à dire. L’aspect contractuel (deux ans fermes, possibles bonus, promesse de temps de jeu) pèsera forcément dans le choix final. Mais le projet sportif, lui, ne doit pas être négligé : la Russie, après quelques années de relatif effacement du FC Anzhi, cherche à reconstruire, à attirer des profils robustes, expérimentés et bon marché.
Choisir la Russie, ce serait la promesse d’un vrai défi sportif : un championnat moins médiatisé mais réputé exigeant physiquement, parfois piégeux d’un point de vue climatique et culturel… mais où un joueur mature comme Idrissa Doumbia peut devenir rapidement l’un des piliers du vestiaire et séduire d’autres écuries en Europe de l’Est.
Pour l’heure, Doumbia se donne le temps, conscient des enjeux : un bon contrat aujourd’hui, c’est aussi une rampe de lancement pour ce qui pourrait être le dernier vrai défi de sa carrière de haut niveau. Ce sera sans doute la prochaine grosse décision de son parcours.
Reste à voir. Mais sur un marché où les milieux fiables, polyvalents et matures se font rares, Idrissa Doumbia aura certainement son mot à dire. La balle est dans son camp… et le mercato n’a pas encore dit son dernier mot.
