Il y a des signes qui ne trompent pas. À Al Ahly, le ton a changé. Mahmoud El Khatib, le président, a demandé à sa direction sportive d’examiner sérieusement une issue pour Achraf Bencharki avant la fin du mercato dans le Golfe. On ne parle plus de rumeurs, mais d’une vraie réflexion stratégique. Et au Caire, quand El Khatib s’en mêle, ce n’est jamais pour faire de la figuration.
Bencharki, l’étincelle qui n’a pas pris
Recruté l’hiver dernier avec l’idée qu’il dynamiterait les matchs couperets, Bencharki n’a jamais vraiment trouvé sa vitesse de croisière. Des éclairs, parfois. Mais pas cette continuité qui fait la différence dans un club où la pression est un sport quotidien. On l’attendait décisif dans les grands soirs: il a souvent semblé à contre-rythme.
Il a pourtant eu des portes de sortie. Des offres qataries, notamment d’Al Shahaniya, qu’il a refusées cet été. Pari sur lui-même? Attachement au projet? Toujours est-il que le club, lui, ne peut plus se permettre d’attendre indéfiniment. Quand on joue le titre partout, l’indulgence a une date de péremption.
Petite parenthèse: je me souviens d’un match au Caire, tribunes pleines, où chaque prise de balle de l’ailier marocain appelait un frisson. Ce soir-là, on s’est dit “ça y est, le déclic”. Il n’est jamais venu.
Achraf Dari, l’autre cas sensible
L’histoire est différente, mais l’issue pourrait se ressembler. Dari, solide défenseur central, n’a disputé que 19 rencontres depuis son arrivée. La faute à des pépins physiques à répétition. On connaît le joueur, sa lecture et son caractère; mais le corps a ses limites. Le dossier est sur la table: prêt si possible, transfert si convaincant. Tout dépendra de garanties médicales. Et d’un club prêt à lui tendre la main au bon moment.
Pourquoi Al Ahly s’active maintenant?
- Optimiser la masse salariale: remettre des ressources là où l’impact est immédiat.
- Clarifier la hiérarchie: ne plus tergiverser à l’approche des compétitions locales et africaines.
- Profiter du marché: l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats — ces ligues aiment ce profil de joueurs, habitués à la pression et au jeu intense.
On parle de prêts avec option d’achat, de transferts secs, parfois de clauses de performance qui protègent le club en cas de renaissance sportive ailleurs. Rien d’exotique: c’est ainsi qu’on gère les cycles dans les grandes écuries.
Et pour Bencharki, la suite?
Il garde une cote dans le monde arabe. Un vestiaire du Golfe, un coach qui lui redonne les clés, un championnat qui lui convient… pourquoi pas? Le talent n’a pas disparu. La confiance, oui. Et c’est souvent elle qui décide du reste. Parfois, il suffit d’un contexte, d’un système, d’un coach qui vous parle deux minutes de plus après l’entraînement.
Pour Dari, la donne est plus simple et plus cruelle: rejouer, enchaîner, retrouver du rythme. Le reste suivra.
Ce que dit ce moment d’Al Ahly
Que le club ne transige pas avec l’exigence. Qu’il sait couper au bon endroit pour mieux repartir. C’est dur, parfois abrupt, mais c’est la loi des grandes équipes. On peut regretter que Bencharki n’ait pas eu “son match” ici. On peut surtout souhaiter qu’il l’ait ailleurs, vite. Le football ne pardonne pas toujours, mais il offre souvent une deuxième scène.
Alors, départs imminents? Les prochains jours répondront. Le chrono tourne, les lignes bougent, et au Caire on n’aime pas traîner les pieds.









